Célébrites

C’était l’un des derniers centeniers du gaullisme historique, un dinosaure dans le monde politique français qui avait au temps du RPF et de l’UDR, commencé à se mettre au service de la police parallèle du SAC, avant d’intégrer le RPR en tant que « premier flic de France » aux côtés de Jacques Chirac et d’Édouard Balladur.

Rattrapé par les affaires en série et l’âge, il a pris sa retraite en 2011, après avoir connu les honneurs de la République… Charles Pasqua, ancien ministre de l’Intérieur s’est éteint brusquement lundi 29 juin à l’hôpital Foch de Suresnes. Il a succombé à un accident cardiaque à l’âge de 88 ans.

Né à Grasse en 1927, ce petit-fils d’un berger corse a fait ses premiers pas, alors âgé de 15 ans, dans la Résistance sous le pseudonyme de « Prairie ». Il rejoint, après la guerre, le RPF aux services du général de Gaulle puis travaillera pour Ricard à Marseille en tant que représentant et quittera la société quinze ans plus tard.

Son premier service dans la vie publique a commencé à la chambre de commerce en 1964 avant d’être élu en juillet 1968, député dans les Hauts-de-Seine. Il gravit petit à petit les échelons et s’est installé dans les Hauts-de-Seine en 1970, alors élu au conseil général, avant de rejoindre la mairie de Neuilly-sur-Seine, un siège qui a été en 1983, soufflé par Nicolas Sarkozy.

Homme à l’accent truculent, au discours et de réseaux, Charles Pasqua fut en 1981, l’un des fers de lance de la campagne présidentielle de Jacques Chirac. Ce dernier le nommera ainsi en 1986, lors de la première cohabitation, à la Place Beauvau. Ministre de l’Intérieur à poigne, Charles Pasqua fut pendant les manifestations des étudiantes contre la loi « Devaquet », en première ligne. Un évènement qui, le 5 décembre 1986 a couté la vie d’un manifestant, Malik Oussekine qui lui collera à la peau le reste de sa carrière.

En 1990, il présente une motion souverainiste aux côtés de Philippe Seguin contre Chirac, et s’est rallié pour la présidentielle de 1995, à Édouard Balladur. Il reviendra ainsi Place Beauvau en 1993 en tant que ministre de l’Intérieur. Il sera, au cours de ce second mandat de premier flic de France, confronté aux manifestations contre le CIP au cours duquel il y a eu l’émeute de la place de la Nation. Il se dit, suite à ce drame, en faveur « du retour de la peine de mort ».

Il a été à maintes reprises poursuivi pour des affaires judiciaires. Il a régné, pendant près de trois décennies, le département des Hauts-de-Seine avant de sortir de la vie politique à l'âge de 88 ans.